Aline - Le soleil est là

Publié le par etecelestealombez

 

(Texte écrit en résonance)

 

Le soleil est là, aujourd’hui. La tour est plus rose que jamais. Le cri des oiseaux se mêle au bruit des hommes au travail. Je reconnais le chant des hirondelles et le roucoulement des tourterelles, quelques coups de marteau, une scie électrique, des voix de femmes – mais où sont-elles ? Je ne les vois pas.

Les rues sont désertes, quoique…

Ce matin, j’ai rencontré un Lombézien. Il m’a serré la main, puis il m’a demandé pourquoi les poubelles n’avaient pas été ramassées aujourd’hui, pourquoi les touristes photographiaient toujours la maison devant laquelle nous nous trouvions, pourquoi… Je n’ai guère de réponses à lui apporter, qu’importe ! Il ne les attend pas, il a envie de parler, sans doute a-t-il plus encore envie d’être écouté, d’être entendu, de ne plus être seul pendants quelques instants.

Quelques coups de marteau me rappellent que certains ont choisi de rester ici, de vivre ici malgré tout : malgré les inondations toujours possibles, malgré les maisons à l’abandon, malgré les risques d’effondrement de rues entières, malgré le quartier neuf sur la colline, malgré l’attrait de la ville. Qui se cache derrière tous ces volets clos ? Qui vit encore ici ?

Le calme de la place est brièvement interrompu par le passage de 2 ou 3 voitures. Où sont les enfants ? A 10h, le quartier devrait compter sur eux pour apporter un peu d’animation. Il n’en est rien. Ce calme, ce silence me surprennent. A deux pas d’ici, la circulation des voitures mais surtout des camions est intense. Impossible de tenir une conversation au café des Pyrénées, tant le carrefour est bruyant.

Ici le calme invite au repos, à l’immobilité. Toute agitation paraitrait déplacée. Impossible d’imaginer des jeunes en skate board, casque vissé sur les oreilles. Impossible d’imaginer des filles en bande, épiloguant sur leurs dernières histoires d’amour. Impossible d’imaginer des adolescents envoyant des SMS ou l’oreille collée à leur portable… Impossible d’imaginer la cohue d’une sortie d’école. Impossible d’imaginer les discussions de bar autour du foot, du PMU ou de la météo… Impossible d’imaginer la queue chez les commerçants. Impossible ! Il n’y a pas d’école, il n’y a pas de bar, il n’y a pas de commerçants. Le quartier ancien, celui qui a connu le règne des évêques et des chanoines est à moitié mort. Restent des reliques et des vestiges. Reste aussi la mémoire d’un temps glorieux. Reste aussi l’envie de quelques Lombéziens de construire sinon un nouvel âge d’or tout du moins un nouvel âge !

 

Publié dans TEXTES D'ALINE

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article