MartineM Une verticale dessine
6 photos Lombez
Une verticale dessine l’angle que font deux murs anciens. Le panneau de signalisation déchoit à l’oblique malgré sa modernité colorée. Tout cet ensemble, l’arrête verticale, l’oblique, les sens interdit et unique, s’entourent d’une gloire d’ombre.
Fenêtres sur l’ombre. Arrondie, romane, en losange. Sur la mort ? Sur une obscurité intérieure qui donne valeur à la clarté du jour ? Absents, les chats qui peuplent ces régions de leurs frimousses méditatives, énigmatiques.
La ville ancienne étage ses toits sous la domination du clocher ; mais plutôt il fait monter haut vers le ciel en une aspiration l’échelonnement des colombages. Ville cathédrale dans la clairière des feuillages.
Qui sur l’appui de la fenêtre a disposé ces pots ronds de plantes exotiques sans la moindre luxuriance ?
La terre s’effrite entre les bois du colombage. Le soubassement de briques, pourtant, n’est pas atteint par la décrépitude, lèpre de la maison supérieure qui n’est plus ni fermée ni ouverte.
Lequel domine l’autre ? Le clocher de l’essor de la ville si ambitieusement élevé et décoré, ou le poilu de bronze qui rappelle le sang versé par tant d’hommes du peuple aux tranchées de la guerre ?