Haute trahison (texte prémonitoire?)
A l’unanimité, l’accusé fut jugé coupable et condamné à réintégrer son corps. Un corps-en-peine lâchement abandonné par un pauvre bougre qui souffrait de vague à l’âme et de maladire : la Défense avait obtenu les circonstances atténuantes.
« Vous êtes en liberté conditionnelle, dit le juge. Pour éviter la prison, il vous faudra vivre chaque jour sans quitter un instant le corps du délit. »
Hors de lui, Pierre Lombez avait écouté la sentence.
Mais, tandis qu’on lui enlevait les menottes, il s’abandonna : son âme de nouveau vint habiter son corps.
Pauvre corps-en-peine ! Pauvre âme de plomb ! Pauvre P. Lombez !
Remarque : ce texte a été écrit il y a plusieurs années alors que son auteur ne connaissait rien de Lombez.