Rachel - Ils me demandent

Publié le par etecelestealombez

 

 

 

 

Ils me demandent:

  • Vous êtes qui?

 

 

On va dire que c'est les familles anciennes. Avec le prénom que j'ai et avec le nom ils arrivent pas à me remettre dans une famille locale. Ca les chagrine.

 

 

Alors ils cherchent, ils recherchent, ils recherchent ils trouvent pas ça les perturbe.

 

 

J'ai un parcours particulier parce que je ne suis pas allée à l'école. C'est ma maman qui nous a appris à lire, à écrire, à compter.

 

  

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Tout ce qui est petit c'est comme un gamin qui va à l'école, on n'y fait pas attention.

 

 

C'est le regard des autres qui est différent.

 

 

Quand j'étais gamine les gens me demandaient de faire des additions sur le comptoir.

 

 

Ils voulaient vérifier que je savais compter et écrire trois mots. Ca les chagrinait.

 

 

Ca c'est pas que Lombez c'est de la région. Ils sont rassurés quand ils savent qui vous êtes d'où vous êtes.

 

 

Après voilà y a c'te gueguerre entre Samatan et Lombez. Y savent même pas pourquoi c'est la guerre des clochers.

 

 

Dans cette maison des écritures, c'était encore une épicerie fine. Tous les vendredis l'épicier faisait griller le café. Il y avait une vie.

 

 

 

Les gens se retrouvaient dans cette rue. Il y avait des boutiques tout le long. Il y a plus rien. J'ai connu ça et j'ai vu ce que c'était et ce que c'est devenu.

 

 

 

En 1966 la piscine a été creusée par des jeunes qui venaient de toute l'Europe. C'était vraiment très sympathique.

 

 

C'est resté un lieu très convivial. Il y a des générations d'enfants qui se sont baignés là. Cette piscine c'est un peu une mémoire.

 

 

 

Les Lorrains ils ont été réfugiés ils étaient chassés de chez eux ou ils devenaient allemands ou ils partaient. Il y a eu des mariages, des naissances. Certains sont rentrés chez eux et il y en a qui sont restés. Il y a une amitié qui a survécu.

 

 

C'est dommage que les commerces aient disparu. Disons que c'est le traumatisme de l'inondation le 7 juillet 1977. Je venais d'arriver la veille et le matin quand je me suis réveillée. Je me suis dit au lieu d'arriver à Lombez, je suis arrivée à Venise.

 

 

La rue ici on allait en barque. On pouvait plus marcher. Il y avait un mètre cinquante d'eau.

 

 

C'est d'abord le Gers qui a débordé puis l'affluent la save. A l'Isle en Dodon il y a eu des morts. Il y avait un village de vacances.

Publié dans TEXTES DE RACHEL

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